J’avais toujours beaucoup entendu parler de ce classique datant du XIXe siècle et de la très belle plume de Flaubert. Après une bonne panne de lecture mi-août, j’ai donc décidé de me plonger dans ce roman réaliste qui me faisait envie depuis un bon bout de temps.
Madame Bovary est remarquable de part la capacité de l’auteur à écrire de la perspective d’une femme de l’époque. Flaubert se met véritablement dans la peau de cette épouse de médecin sujette à ce qu’on appellera le « bovarysme », c’est-à-dire une tendance à souffrir de l’insipidité de la vie provinciale. Pour elle, la lecture, et en particulier les romans, sont une manière de s’évader de son quotidien monotone.
Le problème est qu’à force de s’enfoncer dans des fantaisies d’amour éternel et de prince charmant, le retour à la réalité est souvent bien rude. L’auteur semble critiquer fortement l’influence des ouvrages romantiques, qui remplissent la tête d’Emma de désirs fantasques. Elle a finalement l’impression de ne pas être faite pour ce monde qui lui paraît sans saveur. Et elle déprime fortement, jusqu’à haïr son mari, le pauvre Charles Bovary, qui, bien que très amoureux, lui semble être le comble de la médiocrité.
Emma est bel et bien une anti-héroïne. Elle est dépensière à l’extrême, adultère, sans aucun instinct maternel, car elle fait peu de cas de sa fille, Berthe… Mais est-elle vraiment fautive ? Peut-on lui en vouloir de souhaiter, comme bien d’autres femmes, plus pour elle-même qu’une vie médiocre en province, auprès d’un mari qu’elle n’a jamais vraiment aimé, constamment à la recherche d’un but à son existence ? C’est ainsi qu’elle tente en vain de s’enivrer d’amour pour trouver un sens à sa vie, et se désespère enfin de voir que rien n’y fait.
On attribue souvent à l’auteur cette citation : « Madame Bovary, c’est moi. » Rien n’est plus vrai : Gustave Flaubert se fait véritablement femme dans ce roman emblématique du mouvement réaliste, et c’est ce qui en fait un ouvrage remarquable.
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Miss Réglisse & Cie 